samedi 18 novembre 2017

Arrive le soir...

 
  
 
Arrive le soir


Que je puisse dormir



Las de souffrir

 Boire


Toi en ma mémoire

Et déboires

 
Retarde demain


Que je puisse mourir

Et retrouver ta main

Besoin de me nourrir
  Non; vivre.
 

Plus de rêves
Une âme ivre
 
Ne connaît trêve...
 


jeudi 14 septembre 2017

Exil

           Du recueil "À la pleine lune" et dans le seul poème qui ait un titre, EXIL, la poétesse décrit le sentiment de perte qui ne la quitte plus depuis sa fuite de la Syrie, son pays :




 
EXIL
  

 
j’ai rassemblé mes morceaux
et les ai confiés à mon reflet
 mais dans le reflet je n’ai pas vu de reflet
 
j’ai ramassé ma voix […]
en quête de ce qui n’est plus
en arrivant sur le trottoir des réfugiés
elle s’est évaporée
 
 
 
 
 
 
 
 

      Fadwa Souleimane
 
 
 
 
 
 
 
 



lundi 19 décembre 2016

Un très beau texte...



Le jour où je me suis aimé pour vrai

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai compris qu’en toutes circonstances,
j’étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…

Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…

Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai commencé à percevoir l’abus
dans le fait de forcer une situation ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Respect.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Amour Propre.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre
et j’ai arrêté de faire de grands plans,
j’ai abandonné les méga projets du futur.
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime
quand cela me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert…

L'humilité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai cessé de revivre le passé
et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui, je vis au présent,
là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
Et cela s’appelle…

Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur,
elle devient une alliée très précieuse !
Tout ceci, c’est…

SAVOIR-VIVRE

«Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter...
...Du chaos naissent les étoiles.»



Ce texte a été écrit par Kim Mcmillen en 1996 et publié en 2001 par sa fille Allison.

Kim Mcmillen, femme écrivain du Colorado, engagée dans un chemin de développement personnel, a réalisé, avant sa mort à cinquante-quatre ans, un livre, cousu main pour ses amis, rassemblant, sous une forme simple et limpide, quelques paroles à écouter et à méditer.  Des paroles mesurées pour dire qu'une autre façon de vivre est possible et qu'il importe de s'aimer vraiment.
 
Sa fille, Alison, souhaitant faire connaître largement ce témoignage, a publié en 2001 «When I loved myself enough»,  Ce poème  a été faussement attribué à Charles Chaplin par des fans brésiliens!
 
 
 
 
 

jeudi 17 novembre 2016

Mon Pays

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver
Mon jardin ce n'est pas un jardin, c'est la plaine
Mon chemin ce n'est pas un chemin, c'est la neige
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

Dans la blanche cérémonie
Où la neige au vent se marie
Dans ce pays de poudrerie
Mon père a fait bâtir maison
Et je m'en vais être fidèle
A sa manière, à son modèle
La chambre d'amis sera telle
Qu'on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d'elle

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver
Mon refrain ce n'est pas un refrain, c'est rafale
Ma maison ce n'est pas ma maison, c'est froidure
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
A tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison

 Entre mes quatre murs de glace

Je mets mon temps et mon espace
A préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon
Et les humains sont de ma race

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver
Mon jardin ce n'est pas un jardin, c'est la plaine
Mon chemin ce n'est pas un chemin, c'est la neige
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'envers
D'un pays qui n'était ni pays ni patrie
Ma chanson ce n'est pas une chanson, c'est ma vie
C'est pour toi que je veux posséder mes hivers
 
 
Gilles Vigneault
 
 
 
 
 

Gilles Vigneault

 

mercredi 16 novembre 2016

Lettre d'adieu du poète à sa muse


Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

   « Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse, et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir, ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin. »

Leonard Cohen 

*
 


«Au revoir, mon amour éternel» : les derniers mots de Leonard Cohen à sa muse. Marianne Ihlen avait inspiré à Leonard Cohen sa chanson «So Long Marianne».

Marianne Ihlen est morte d’un cancer en juillet. L’auteur-compositeur lui a fait ses adieux dans une lettre, disant qu’il la rejoindra bientôt.

11 novembre 2016 |Libération | Musique

      Ils s’étaient rencontrés à 23 ans sur l’île grecque d’Hydra et étaient tombés amoureux. Leonard Cohen a écrit une lettre d’adieu à sa muse Marianne Ihlen, décédée le 29 juillet d’une leucémie, à l’âge de 81 ans, révèle la radio canadienne CBC. Celle qui avait inspiré So Long Marianne et Bird on a Wire a eu une grande influence dans sa vie.

Le documentariste Jan Christian Mollestad, très proche de Marianne Ihlen, avait prévenu le chanteur qu’elle était mourante. Leonard lui a alors écrit une lettre d’adieu : « Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse, et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir, ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin. »

Deux jours plus tard, Ihlen perd connaissance et décède. Jan Christian Mollestad était près d’elle et a raconté, dans une lettre publiée sur Facebook, ses derniers instants à Leonard Cohen : « Marianne s’est endormie lentement hors de cette vie hier soir. Paisiblement, entourée par des amis proches.

   Votre lettre est arrivée à un moment où elle pouvait encore parler et rire consciemment. Quand on lui a lu à haute voix, elle a souri comme seule Marianne le pouvait. Elle a levé la main quand vous avez dit que vous étiez juste derrière, assez proche pour l’atteindre. Le fait que vous connaissiez son état de santé lui a donné une profonde tranquillité d’esprit. Et votre bénédiction pour le voyage lui a donné de la force supplémentaire. Jan et ses amis, qui ont vu ce que ce message signifiait pour elle, vous remercient tous avec une profonde gratitude d’avoir répondu si vite et avec tant d’amour et de compassion. »

La lettre conclut : « Dans sa dernière heure, je lui ai tenu la main et j’ai fredonné Bird on a Wire alors qu’elle respirait si faiblement. Et au moment de quitter la chambre, après que son âme s’est envolée par la fenêtre pour de nouvelles aventures, nous l’avons embrassée sur le front et avons murmuré vos paroles éternelles. So Long, Marianne. »


*  *  *

Leonard Cohen, chanteur et poète aimé est mort dans son sommeil après avoir fait une chute dans la nuit du 7 novembre 2016.

*
 






___________________________
Source : https://goo.gl/9eZwfL