dimanche 23 juin 2019

François d'Assise


Seigneur, fais de moi
un instrument
de paix!


Là où est la haine, que je mette l'amour.
Là où est l'offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l'union.

Là où est l'erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l'espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette la joie.



                                                                                   Saint-François d'Assise







 

samedi 15 juin 2019

Et j'ai couché dans mon char



J'ai roulé quatre cents milles
Sous un ciel fâché.
Aux limites de la ville
Mon cœur a clenché.

Les gros flashes apparaissent
Dans mon âme égarée,
Les fantômes se dressent
À chaque pouce carré.

Revenir d'exil
Comporte des risques
Comme rentrer une aiguille
Dans un vieux disque.

Y a eu ben du progrès
Ben d'l'asphalte, ainsi d'suite;
J'me demande qui je serais
Si j 'tais resté icitte.

Une peine imbuvable
À qui la faute?
J'étais juste pus capab’
D'la voir avec un autre.

Mais c'est tout oublié
Chu r'dev'nu un homme;
Le ti-cœur pomponné
S'en vient voir ses vieux chums.

Salut les Apaches,
Salut les crottés.
Vous me trouvez le stash
Moi je paye le party.

J'entends la fonderie qui rush;
Pour ceux qui l'savent pas
On y brûle la roche
Et des tonnes de bons gars.

Les grandes cheminées
Éternelles comme l'enfer;
Quand le gaz m'a pogné
Chu v'nu tout à l'envers

Entendez-vous la rumeur,
La loi de la compagnie?
«Il faudra que tu meures
Si tu veux viv’ mon ami».

J'ai poussé mon p'tit change
Dans l'trou du téléphone;
Sentiment étrange
Je r’joins pus personne.

«Time flies» que j'me dis,
M'en vas faire de mon best.
J'ai marché dans la nuit
En cherchant un orchestre.

J'prends ma chambre à Capri
J'aboutis dans la même;
Mêmes brûlures su'l tapis,
Même vue sur la «Main».

Comment dormir dans un lit
Où t'as baisé des anges?
Je sens monter la folie :
Je descends dans le lounge.

Dans la flamme d'un briquet
Un visage intrigant;
C'te gars-là je l'connais,
Bonyeu, mais c'est Satan!

Long time no see
Fait pas chaud là, mets-en.
J'ai passé proche l'embrasser
À force que j'étais content.

Y m'dit: «La gang est splitée,
C'était rien qu'une époque.
Sa valeur est tombée
Comme le prix de la coppe.

Y s'sont tout' fait buster
Un après l'autre;
À la fin y est resté
Moi, mon ombre pis son coat.

Les aut' ont farmé leu' yeules,
Y déclarent à l'impôt.
Nouvelle clientèle
Et musique de robot.

Quand les downs de tes highs
Te défoncent l'intérieur,
Tu t'engages comme bétail :
Pas d'malheur pas d'bonheur.

Y ont vendu l'amour bandé
Pour de la tendresse.
Ils se sont enfermés
Dans la chambre de commerce.

À c’t’heure chu quas'ment tout seul
À fournir à' Plaza
Qu’est c'est que l'monde veulent
Qu’est-ce que la loi veut pas.

A peut v'nir me chercher
Pour m'passer les menottes;
Quarante ans d'liberté
De nos jours, c't'une bonne cut.

Y a personne qui m'encule
J'ai gardé mes bons nerfs;
Comment ça vaut ça, calcule!
Chu déjà millionnaire.

Côté cœur, ben content;
Y du monde su' la ligne.
Quand les chums sont en d'dans
Moi j'm'occupe des darlings.

Tu t'rappelles, ton gros kick,
La belle Rose-Aimée.
M'as t'en pousser une comique;
Moi pis elle c'est steady.»
(Quand y m'a dit ça…)

C'est rentré comme un clou,
Un couteau dans' patate.
La suture a t'nu l'coup:
Well, let's drink to that.

Le jour s'est l’vé sur Rouyn
'ec des gros rayons d'or.
J'ai jasé 'ec mon instinct…
Et j'ai couché dans mon char.