lundi 19 décembre 2016

Un très beau texte...



Le jour où je me suis aimé pour vrai

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai compris qu’en toutes circonstances,
j’étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…

Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…

Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai commencé à percevoir l’abus
dans le fait de forcer une situation ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Respect.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Amour Propre.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre
et j’ai arrêté de faire de grands plans,
j’ai abandonné les méga projets du futur.
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime
quand cela me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…

Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert…

L'humilité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai cessé de revivre le passé
et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui, je vis au présent,
là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
Et cela s’appelle…

Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur,
elle devient une alliée très précieuse !
Tout ceci, c’est…

SAVOIR-VIVRE

«Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter...
...Du chaos naissent les étoiles.»



Ce texte a été écrit par Kim Mcmillen en 1996 et publié en 2001 par sa fille Allison.

Kim Mcmillen, femme écrivain du Colorado, engagée dans un chemin de développement personnel, a réalisé, avant sa mort à cinquante-quatre ans, un livre, cousu main pour ses amis, rassemblant, sous une forme simple et limpide, quelques paroles à écouter et à méditer.  Des paroles mesurées pour dire qu'une autre façon de vivre est possible et qu'il importe de s'aimer vraiment.
 
Sa fille, Alison, souhaitant faire connaître largement ce témoignage, a publié en 2001 «When I loved myself enough»,  Ce poème  a été faussement attribué à Charles Chaplin par des fans brésiliens!
 
 
 
 
 

jeudi 17 novembre 2016

Mon Pays

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver
Mon jardin ce n'est pas un jardin, c'est la plaine
Mon chemin ce n'est pas un chemin, c'est la neige
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

Dans la blanche cérémonie
Où la neige au vent se marie
Dans ce pays de poudrerie
Mon père a fait bâtir maison
Et je m'en vais être fidèle
A sa manière, à son modèle
La chambre d'amis sera telle
Qu'on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d'elle

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver
Mon refrain ce n'est pas un refrain, c'est rafale
Ma maison ce n'est pas ma maison, c'est froidure
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
A tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison

 Entre mes quatre murs de glace

Je mets mon temps et mon espace
A préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon
Et les humains sont de ma race

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver
Mon jardin ce n'est pas un jardin, c'est la plaine
Mon chemin ce n'est pas un chemin, c'est la neige
Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'envers
D'un pays qui n'était ni pays ni patrie
Ma chanson ce n'est pas une chanson, c'est ma vie
C'est pour toi que je veux posséder mes hivers
 
 
Gilles Vigneault
 
 
 
 
 

Gilles Vigneault

 

mercredi 16 novembre 2016

Lettre d'adieu du poète à sa muse


Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

   « Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse, et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir, ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin. »

Leonard Cohen 

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«Au revoir, mon amour éternel» : les derniers mots de Leonard Cohen à sa muse. Marianne Ihlen avait inspiré à Leonard Cohen sa chanson «So Long Marianne».

Marianne Ihlen est morte d’un cancer en juillet. L’auteur-compositeur lui a fait ses adieux dans une lettre, disant qu’il la rejoindra bientôt.

11 novembre 2016 |Libération | Musique

      Ils s’étaient rencontrés à 23 ans sur l’île grecque d’Hydra et étaient tombés amoureux. Leonard Cohen a écrit une lettre d’adieu à sa muse Marianne Ihlen, décédée le 29 juillet d’une leucémie, à l’âge de 81 ans, révèle la radio canadienne CBC. Celle qui avait inspiré So Long Marianne et Bird on a Wire a eu une grande influence dans sa vie.

Le documentariste Jan Christian Mollestad, très proche de Marianne Ihlen, avait prévenu le chanteur qu’elle était mourante. Leonard lui a alors écrit une lettre d’adieu : « Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse, et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir, ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin. »

Deux jours plus tard, Ihlen perd connaissance et décède. Jan Christian Mollestad était près d’elle et a raconté, dans une lettre publiée sur Facebook, ses derniers instants à Leonard Cohen : « Marianne s’est endormie lentement hors de cette vie hier soir. Paisiblement, entourée par des amis proches.

   Votre lettre est arrivée à un moment où elle pouvait encore parler et rire consciemment. Quand on lui a lu à haute voix, elle a souri comme seule Marianne le pouvait. Elle a levé la main quand vous avez dit que vous étiez juste derrière, assez proche pour l’atteindre. Le fait que vous connaissiez son état de santé lui a donné une profonde tranquillité d’esprit. Et votre bénédiction pour le voyage lui a donné de la force supplémentaire. Jan et ses amis, qui ont vu ce que ce message signifiait pour elle, vous remercient tous avec une profonde gratitude d’avoir répondu si vite et avec tant d’amour et de compassion. »

La lettre conclut : « Dans sa dernière heure, je lui ai tenu la main et j’ai fredonné Bird on a Wire alors qu’elle respirait si faiblement. Et au moment de quitter la chambre, après que son âme s’est envolée par la fenêtre pour de nouvelles aventures, nous l’avons embrassée sur le front et avons murmuré vos paroles éternelles. So Long, Marianne. »


*  *  *

Leonard Cohen, chanteur et poète aimé est mort dans son sommeil après avoir fait une chute dans la nuit du 7 novembre 2016.

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Source : https://goo.gl/9eZwfL









 

dimanche 6 novembre 2016

Compagnon des Amériques


 Québec ma terre amère ma terre amande
 ma patrie d'haleine dans la touffe des vents
 j'ai de toi la difficile et poignante présence
 avec une large blessure d'espace au front
 dans une vivante agonie de roseaux au visage
 
 
 je parle avec les mots noueux de nos endurances
 nous avons soif de toutes les eaux du monde
 nous avons faim de toutes les terres du monde
 dans la liberté criée de débris d'embâcle
 nos feux de position s'allument vers le large
 l'aïeule prière à nos doigts défaillante
 la pauvreté luisant comme des fers à nos chevilles
 
 
 mais cargue-moi en toi pays, cargue-moi
 et marche au rompt le cœur de tes écorces tendres
 marche à l'arête de tes dures plaies d'érosion
 marche à tes pas réveillés des sommeils d'ornières
 et marche à ta force épissure des bras à ton sol
 mais chante plus haut l'amour en moi, chante
 je me ferai passion de ta face
 je me ferai porteur de ton espérance
 veilleur, guetteur, coureur, haleur de ton avènement
 un homme de ton réquisitoire
 un homme de ta patience raboteuse et varlopeuse
 un homme de ta commisération infinie
  

 l'homme artériel de tes gigues
 dans le poitrail effervescent de tes poudreries
 dans la grande artillerie de tes couleurs d'automne
 dans tes hanches de montagne
 dans l'accord comète de tes plaines
 dans l'artésienne vigueur de tes villes
 dans toutes les litanies
 de chats-huants qui huent dans la lune
 devant toutes les compromissions en peaux de vison
 devant les héros de la bonne conscience
 les émancipés malingres
 les insectes des belles manières
 devant tous les commandeurs de ton exploitation
 de ta chair à pavé
 de ta sueur à gages
 mais donne la main à toutes les rencontres, pays
 toi qui apparais
 par tous les chemins défoncés de ton histoire
 aux hommes debout dans l'horizon de la justice
 qui te saluent
 salut à toi territoire de ma poésie
 salut les hommes et les femmes
 des pères et mères de l'aventure



 
Gaston Miron (L'Homme rapaillé)
 
                            
 

dimanche 23 octobre 2016

Soir dhiver




Soir d'hiver d'Émile Nelligan chanté par Claude Léveillée




Ah! comme la neige a neigé!

Ma vitre est un jardin de givre.

Ah! comme la neige a neigé!

Qu'est-ce que le spasme de vivre

Ô la douleur que j'ai, que j'ai!




Tous les étangs gisent gelés,

Mon âme est noire: Où vis-je? où vais-je?

Tous ses espoirs gisent gelés:
 
Je suis la nouvelle Norvège

D'où les blonds ciels s'en sont allés.




Pleurez, oiseaux de février,

Au sinistre frisson des choses,

Pleurez, oiseaux de février,

Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,

Aux branches du genévrier.

 

Ah! comme la neige a neigé!

Ma vitre est un jardin de givre.

Ah! comme la neige a neigé!

Qu'est-ce que le spasme de vivre

A tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...
 
 
 
 
 



 Émile Nelligan

lundi 19 septembre 2016

L'amère arène


Lire des vagues de joie

Des plages immenses
Accueillent ton regard
Parfois paisible, souvent fougueux

Au creux de tes soupirs
Des rires hauts, hauts, hauts

Les gueux t'admirent
Car tu ne connais pas d'absences

Sourire à la fois
De tes soubresauts d'amazone
Et ployer sous ta majesté

Tes yeux pers sans fard
Dans nos silences plongent
Se mirent avec le secret plaisir
Des femmes qui savent


D'une marée à l'autre
Danser avec la reine
Au gré des éclatants soleils,
Des lunes pleines de miel.

Sages et privées d'hypocrisie
Sécrétant tes caresses
Au rythme des saisons lunaires
Tu te livres nue

Comme le fou et la cour
 Plier à tes caprices

Te soulever aussi aux cieux
     Mais demeure indomptable
         Face aux crises des hommes
                Aux riches et à leurs désirs
Afin seulement de plaire
Aux tumultes intérieurs
Nos pas te souillent,
Brisent tes reflets passagers


La cour du fou
Ne peut être vaine

Ton miroir émeraude
Se couvre de buée tourmentée

Que si des pieux en grève
La retiennent de jalousie

Au soir, d'or noir bleu nuit
 
Il suffirait que l'être
Se taise à ton aise
Devienne statue de sable


Pour que tu lui souffle tes respects


Alors d'exaspération, il crie
La misère bleue des uns
Comme la noire indifférence des autres



Chuchote tes peines
Calme ton délire

Une seconde de vie
Dans l'arène amère...





 
 
 
Yves Patrick Beaulieu
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


jeudi 8 septembre 2016

Songe d'hier...

 
 
Au soir des aurores boréales

Plongé dans une odeur d'épinette

Au ciel se tourne mon visage



Tons pastels d'émeraudes

Ô voiles vers vous je nage

Mes yeux rôdent, rôdent, rôdent!
 


Ce soir des aurores boréales

Là où flottait heureuse mon âme

 Songe d'hier, à cette heure de tristesse...
 
 



Photo de Steeve St-Pierre